#jesuiskenya et #jesuischarlie, ce n’est pas du tout la même chose !

Jeudi 02 avril 2015 aux environs de 02 heures GMT, le monde apprenait la prise d’otages de plusieurs étudiants résidant à l’université kényane de Garissa , dans l’Est du Kenya. Après plus de 16 heures de terreurs, le bilan s’est annoncé très lourd. En effet, on parle de plus de 147 morts et plus de 79 blessés. Un peu plus tard, au moment où l’on était partagé entre tristesse et dégoût, l’on apprenait que cet acte macabre était l’œuvre des islamistes somaliens shebab.

Contrairement à l’attaque perpétrée par les frères Kouachi contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris, la mort d’une centaine d’étudiants est pratiquement insignifiante.


attaque université kényane de Garissa
Attaque de l'université kényane de Garissa

Les médias africains absents de la scène


Je me souviens encore de la vague de solidarité que l'attentat de Charlie Hebdo avait occasionné au soir du 7 janvier 2015. Tous, nous nous sommes sentis Charlie d’un coup, car la liberté d’expression avait été bafouée. Si cette vague de solidarité et de protestation avait débuté sur les réseaux sociaux, il n’en demeure pas moins que les médias dits traditionnels y ont participé activement. En effet, les médias, je dirai occidentaux, n’ont pas hésité a faire des éditions spéciales, des reportages, des directs et ceux en affichant sur les écrans, dans les journaux à tout bout champ le fameux hashtag #jesuischarlie. On ne parlera pas de la marche organisée par l’État français comme pour dire « nous sommes toujours debout, malgré tout ». Marche à laquelle des chefs d’États africains ont participé, boulvsersant ainsi leurs plannings, car il fallait être là.

Aujourd’hui, c’est, si je peux m’exprimer ainsi, c’est autour de l’Afrique, que dis-je, c’est autour des Kenyans de pleurer leurs morts et de faire face à la situation. Si l’on avait mobilisé le monde entier et les médias pour la mort de 12 victimes (attentat de Charlie Hebdo), pour les 147 victimes de l’attaque de l’université kényane de Garissa, le monde a d’autres chats à fouetter. Les grandes chaînes de télévision consacrent effectivement des reportages sur cette macabre attaque, mais il faut le dire, ce n’est pas la priorité, pour ne pas dire que ce n’est pas une priorité.


Du côté du continent africain, les médias sont quasiment muets sur cette situation, s’ils en parlent, c’est bien sûr en reprenant les images des chaines étrangères qui ont fait l’effort d’être sur le terrain. Pour ma part, à part le journal ou flash (Radios et télés africaines), je n’ai pas encore vu de présentateurs parler de cette tragédie ou demander d’avoir une pensée pieuse pour ces jeunes étudiants kenyans, comme pour dire que l’actualité se trouve ailleurs, on préfère parler d’accord sur le nucléaire.



Grognes sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce silence.


Sur les réseaux sociaux, notamment Twitter , les remarques ne se sont pas faites attendre quant au silence et au manque de mobilisation des médias (en général) sur ce drame.

Comme on peut le constater le hashtag #jesuiskenya à connu une chute en à peine une journée d’utilisation. pensez-vous que si hier, il avait eu 147 morts dans une ville de France, ou des États-Unis, ce silence aurait-il été le même ? 


#jesuiskenya hashtag
#jesuiskenya hashtag

Que ces victimes, jeunes étudiants, avenir d’un pays, reposent en paix. Sincères condoléances aux familles qui vivent des moments terribles.

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