ZLECAf : la Côte d’Ivoire mobilisée pour exploiter les opportunités d’un marché continental intégré


Le 27 novembre 2024, s’est ouvert à Seen Hôtel Abidjan, un important atelier visant à renforcer la participation des entreprises ivoiriennes au sein de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).


Organisée conjointement par le Comité National de la ZLECAf (CN-ZLECAf) et l’Agence Côte d’Ivoire Export, cette rencontre de deux jours s’inscrit dans une stratégie nationale pour maximiser les avantages de cet accord historique, signé par 54 pays africains mais aussi présenter des études de la stratégie sectorielle commerciale offensive et de formation sur les règles d'origine.






Une stratégie orientée vers les PME


Fatoumata Fofana Boundy, secrétaire exécutive du CN-ZLECAf, a souligné l’importance de cette initiative : « Cet atelier est une étape clé pour outiller nos entreprises, leur permettre de saisir de nouvelles opportunités et de prospérer sur un marché en pleine mutation. »


Elle a insisté sur le rôle essentiel des petites et moyennes entreprises (PME) : « Bien plus que de simples données techniques, ces résultats mettent en lumière des leviers concrets de croissance pour nos PME. »


Les règles d’origine, qui permettent de bénéficier des tarifs préférentiels de la ZLECAf, ont également été au centre des débats. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour que les entreprises locales puissent pleinement exploiter les opportunités offertes par cet accord historique.



Des outils concrets pour les entreprises


Les discussions ont été axées sur deux volets majeurs : la vulgarisation des stratégies commerciales sectorielles offensives et la formation sur les règles d’origine. Ces dernières, souvent perçues comme complexes, sont pourtant essentielles pour accéder aux régimes tarifaires préférentiels offerts par la ZLECAf.


Antoine Ano Amoa, conseiller technique au ministère du Commerce et de l’Industrie, a rappelé que la ZLECAf représente un levier stratégique pour stimuler le commerce intra-africain. « Ce cadre permettra à la Côte d’Ivoire de diversifier ses marchés, d’encourager les échanges et de renforcer la compétitivité de ses entreprises », a-t-il déclaré, tout en saluant l’engagement des acteurs économiques locaux et régionaux.





Une opportunité unique pour la Côte d’Ivoire


Avec un marché potentiel de 1,3 milliard de consommateurs et un PIB combiné de plus de 3 400 milliards de dollars, la ZLECAf offre une opportunité sans précédent pour les entreprises africaines. Les projections de la Banque mondiale indiquent que, d’ici 2035, la mise en œuvre intégrale de cet accord pourrait augmenter de près de 10 % le revenu réel des Ivoiriens et générer des millions d’emplois à travers le continent.


Pour Dr Kaladji Fadiga, Directeur exécutif, l’exportation constitue un moteur clé de cette transformation économique : « Accéder à de nouveaux marchés et diversifier nos revenus est essentiel pour renforcer la résilience et la compétitivité de nos entreprises. »


Des produits stratégiques pour un marché compétitif


Le choix de ses produits s’appui sur une étude menée en collaboration avec la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). L’analyse a permis de repérer les couples produits-marchés au sein des différentes Communautés Économiques Régionales (CER), identifiant les régions où les producteurs ivoiriens pourraient maximiser leurs ventes.

Parmi ces produits identifiés figurent :

  • le manioc, essentiel pour la sécurité alimentaire et les industries agroalimentaires;

  • le karité, prisé dans les cosmétiques naturels;
  • le cacao, produit phare de l’économie ivoirienne;
  • les fruits séchés, en plein essor sur les marchés internationaux;
  • les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), dans le domaine des services.


Un continent en route vers l’intégration économique


Depuis sa signature en 2018 à Kigali, l’accord portant création de la ZLECAf a franchi des étapes décisives, notamment avec le lancement de sa phase opérationnelle en 2019. Cependant, comme l’a rappelé Antoine Ano Amoa, la réussite de cette initiative repose sur une appropriation collective : « Nous devons mobiliser tous les acteurs pour garantir une mise en œuvre efficace et durable. »



Cet atelier sur la vulgarisation des résultats de l'étude de la stratégie sectorielle commerciale offensive et la formation sur les règles d'origine des produits identifiés, illustre l’engagement de la Côte d’Ivoire à intégrer pleinement le commerce intra-africain et à exploiter les opportunités offertes par la ZLECAf. En s’attaquant aux défis liés aux règles d’origine et en identifiant des secteurs stratégiques, le pays se positionne comme un acteur clé dans la dynamique économique du continent.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Côte d'Ivoire : la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG) recrute

La désinformation et les fake news sur les réseaux sociaux : comment lutter ?

Côte d'Ivoire : La facture d'électricité qui électrise les esprits