Taxi compteur : Enlèvements de personnes et témoignages de tentatives d’enlèvement, ça ne date pas d’aujourd’hui   

Ces derniers jours, les enlèvements de personnes et témoignages de tentatives d’enlèvement (avérés ou non) faisaient l’actualité, surtout sur les médias sociaux. Dans la plupart des cas, les taximètres (de la ville d’Abidjan) étaient aux centres de ces affaires.     

 
 


Un constat qui a défrayé la chronique d’autant plus que de nombreuses personnes se déplacent en taxi compteur en journée ou tard la nuit dans la ville d’Abidjan.     

Face à cette situation, les usagers se posent la question de savoir comment assurer leur sécurité lorsqu’ils se déplacent en taxi-compteur surtout à des heures avancées.     

Les agressions par des taximètres, un sujet récurent     

En mars 2014, une jeune fille âgée de 23 ans, mannequin de profession, nommée AWA FAdiga, emprunta un taxi à une heure avancée et fut agressée par le conducteur de son taxi. À la suite d’une négligence des services de santé du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Cocody, la jeune fille succomba des suites de ses blessures. Une nouvelle, qui à cette époque déjà, entraina une vive protestation de la part des internautes qui pointèrent du doigt l’insécurité récurrente du secteur du transport notamment sur l’identification des chauffeurs de taxi et le système de santé. 

La même année, l’on apprit la tentative d’agression dans un taxi d’une des joueuses du Club Sportif d’Abidjan (CSA). Une autre histoire qui attisa les critiques sur la toile.    

Récemment, en janvier 2022, la question de la sécurité des passagers de taxi compteur à Abidjan a été remise au gout du jour après la diffusion d’un audio d’une dame, du nom de Ehouman Christine, témoignant d’un présumé kidnapping qu’elle aurait vécu à la suite d’une course entamée avec un taxi compteur. 

J’ai pris le taxi au niveau de la zone, sur le côté où il y a l’agence SGBCI pour pouvoir rentrer à Sotrapim… Le chauffeur avait une bonne prestance, il était bien habillé en tout cas, donc ça m’a rassurée. Dame Ehouman  

Une mise en confiance qui, selon ses dires, fera baisser sa vigilance. 

J’étais sur le téléphone, et quelqu’un a mis la main par-derrière avec une sorte de lotus ou chiffon avec un produit certainement pour m’asphyxier. Et j’ai essayé de me débattre pendant quelques minutes, mais je n’y arrivais pas. Je me suis réveillé des heures plus tard nues dans un camion. Dame Ehouman 

Un témoignage que l'on peut entendre dans un élément audio d’environs 23 minutes. La rescapée a eut la vie sauve grâce à un de ses ravisseurs qui l’a prise en pitié selon ses dires.     

  Quelles solutions pour la sécurité des passagers ?      

 À la suite du scandale « Awa Fadiga », des applications de tracking ont vu le jour afin de permettre aux usagers de se sentir en sécurité ou au moins de rapporter les références du taxi emprunté à un proche via SMS.  Parmi les solutions proposées, nous avions Taxi Tracker

 



Taxi Tracker avait pour vocation de permettre aux proches de suivre, en temps réel, les déplacements en taxi. En un clic, l’on pouvait envoyer des informations sur son trajet (numéro d’immatriculation du taxi, origine, destination, etc.…) Par SMS à un ou plusieurs proches. Le partage de la position GPS (Global Positioning System) était aussi pris en compte. Téléchargée plus de 5000 fois, cette application disponible sur le Playstore semble délaissée, à en croire la dernière mise à jour qui date du 11 juin 2014. 

Cependant, depuis de nombreuses applications du même type ont vu le jour que sur la plateforme de téléchargement d’applications pour Android (Playstore) ou celle des iPhone, iPad, Mac OS (Applestore).    

Des citoyens, eux, jugent bon d’attirer l’attention des autorités ivoiriennes sur la nécessité de prendre des mesures strictes permettant aux usagers de se sentir en sécurité. Cela, par exemple, passerait par un contrôle strict des taxis compteurs et une procédure de recensement et d’immatriculation obligatoire des chauffeurs. 

Kabir SY SAVANÉ, un jeune usager des taxis compteurs, a décidé de faire bouger les choses afin qu'elles changent. C’est la raison pour laquelle, il a décidé de lancer une pétition en ligne sur la plateforme change.org. L’objectif majeur de cette action est de « proposer des solutions concrètes pour mettre fin à l’utilisation de tout type de Taxi ou Mini Cars pour agression ou enlèvement (kidnapping) ».    

Du côté de la Mutuelle d’Assurances des taxis compteurs d’Abidjan (MATCA), face à l’inquiétude des usagers, elle se veut rassurante. Selon monsieur Elie Guedou Ousmane, Directeur général de la mutuelle, les nouveaux véhicules du parc seront pourvus de traceurs. 

 En termes de sécurité, nous avons institué ce qu’on appelle “la Matca trace”. Malheureusement tous les véhicules ne sont pas encore équipés. Mais le parc auto à renouveler va freiner ce phénomène, car ils seront équipés de systèmes de sécurité comme Uber et Yango. C’est un système à bord des taxis qui, une fois actionné, pourra alerter le Centre de commandement des décisions opérationnelles (Ccdo). À cela sera ajouté un code QR sur les portières que chaque usager pourra scanner afin d'avoir les informations du chauffeur et du véhicule. Information partageable à un proche au cas où.     

 La police veille au grain     

La police nationale, quand même, mène des opérations d’envergure permettant de mettre hors d’état de nuire certains chauffeurs braqueurs. Régulièrement, des posts sont faits sur les plateformes sociales média de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) dans le but de tenir informé l’ensemble des usagers sur les opérations à succès. La police compte, elle aussi, de son côté, assurer la protection des citoyens.    

Vivement que les usagers de taxi compteur aient une ou plusieurs solutions de sécurités à disposition et qu’enfin les chauffeurs de ces véhicules soient formellement répertoriés, qu’ils aient un système de tracking obligatoire permettant d’effectuer un historique de leur déplacement.     

 
 

 

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